La Voie de l’Ayurvéda


I- La mémoire, Les progrès de la recherche, méditaion, Non classé / samedi, mai 11th, 2019
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La Voie de l’Ayurvéda

La mémoire se travaille

La mémoire se travaille

En occident, la mémoire ne devient un problème de santé que lorsqu’une maladie dégénérative telle que la maladie d’Alzheimer apparaît. Pourtant, une telle maladie ne se déclare pas en un jour. Les pertes de mémoire commencent avec un simple oubli de clés ou de lunettes… Dans 40 % des cas, lorsque la maladie est avérée, les patients finissent par perdre les mots de la conversation courante jusqu’au moment où ils ne reconnaissent plus leurs proches. S’ensuivent perte d’autonomie et dépression. C’est la huitième cause de décès dans les pays industrialisés.

Selon le World Alzheimer Report 2010, 35,6 millions de personnes seraient atteintes d’Alzheimer dans le monde. Elles seront 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050, dont plus d’un million en France où elles sont déjà estimées à plus d’un demi-million. Aux Etats-Unis, les problèmes de mémoire touchent plus de la moitié des personnes de plus de 85 ans. Tous ces chiffres sont largement sous-évalués car de nombreux médecins refusent d’inquiéter leurs malades en l’absence de tout traitement pour les aider, ce qui modifie leur comptabilisation! C’est pourquoi certains experts estiment qu’un américain sur deux sera touché par une dégénérescence du cerveau avant vingt ans. Malgré l’ampleur de ce futur désastre, la médecine n’a pas trouvé de remède miracle capable de stopper ou de ralentir la perte de mémoire.

Au sujet du fonctionnement de la mémoire, les neurosciences nous apprennent que l’acide gamma-aminobutyrique, résultant de la transformation de l’acide glutamique, est présent en grandes quantités dans le cerveau. Le Larousse précise que cet acide est un neurotransmetteur contrôlant l’influx nerveux par blocage de la libération d’autres neurotransmetteurs comme la dopamine ou la noradrénaline. Certains médicaments allopathiques tels que les benzodiazépines ou les antiépileptiques augmentent son activité. En fait, la mémoire dépend de plusieurs éléments chimiques dont l’acide gamma-aminobutyrique est sans doute le plus important. Cet acide apaise l’esprit et filtre les distractions, ce qui permet de mémoriser des listes des courses à faire si vous allez au supermarché. Dans son livre Les Chemins de la mémoire, Francis Eustache, directeur de l’unité Inserm « neuropsychologie cognitive et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine » explique que l’imagerie cérébrale a montré « l’implication du lobe temporal interne (et de l’hippocampe) pour qu’un souvenir soit revécu avec précision et plénitude, mais aussi le recours aux lobes frontaux dans le cas d’une recherche active en mémoire ».

Une bonne mémoire est un signe de bonne santé

Une bonne mémoire est un signe de bonne santé

Pour sa part, l’Ayurvéda considère qu’une bonne mémoire fait partie intégrante d’une bonne santé. Les questionnaires censés déterminer votre constitution comportent toujours une question sur la mémoire. Tout affaiblissement de la mémoire est un déséquilibre révélateur d’un problème de santé. En effet, au sujet des hymnes en sanscrit de l’Atharvavéda (http://la-voie-de-l-ayurveda.com/sanscrit-la-langue-du-veda-et-de-layurveda/), dont la récitation joue selon l’Ayurvéda le rôle de médicament, le sanscritiste Michel Angot explique qu’ils animent dans la conscience du récitant l’ordre qui lui est inhérent et qu’il avait oublié. Dans cette perspective, soigner, c’est retrouver la mémoire de l’ordre, de l’intelligence. Certaines pratiques de soins utilisant ces hymnes ont été conservées eu sein de certaines familles indiennes où elles ont été transmises de génération en génération.

Par où commencer lorsque l’on veut améliorer sa mémoire ? La sagesse populaire estime que, de même qu’il faut s’entraîner pour développer sa musculature, il faudrait entraîner sa mémoire. En Inde, à l’époque où la tradition orale était le seul moyen de conserver la connaissance, les enfants apprenaient à réciter par cœur des textes entiers du Véda. A titre indicatif, la récitation du Rik Véda, l’un des quatre grands Védas, prend environ huit heures ! Les enfants apprenaient à le réciter dans le sens normal et à l’envers ! De telles techniques développent une mémoire fabuleuse…alors que, de nos jours, nous comptons sur les nombreux ouvrages disponibles dans nos bibliothèques et sur cette « fabuleuse mémoire » qu’est l’Internet pour palier nos insuffisances en termes de mémoire. Pourtant, exercer notre mémoire serait essentiel…pour notre santé. Mais, apprendre par cœur n’est pas une priorité pour l’Education Nationale, ce qui est fort regrettable. Mais que cela ne vous empêche pas d’apprendre La Légende des Siècles de Victor Hugo ou tout autre œuvre par cœur. Vous pouvez aussi songer à apprendre des chants en sanscrit.

L'usage du curcuma est recommandé

Au niveau du mode de vie, l’Ayurvéda recommande en premier l’usage du curcuma dans les préparations culinaires. Il doit être cuisiné à moins de 100 ° Celsius. Pigment qui donne au curcuma sa couleur, la curcumine a une  action anti-inflammatoire et anti-oxydante qui protège les neurones contre les attaques de radicaux libres. De récentes recherches suggèrent que la curcumine s’immisce dans les membranes des cellules, ce qui les rendrait plus solides. Seconde recommandation de l’Ayurvéda, l’exercice régulier et la marche matinale au lever du soleil. L’exposition au soleil est connue pour accroître le niveau de vitamine D dont le lien avec l’Alzheimer est largement documenté. Une forte corrélation entre un faible taux de vitamine D et de mauvais résultats à des tests cognitifs a été démontrée par la recherche. La vitamine D est reconnue pour stimuler le niveau de neurotransmetteurs et d’autres messagers chimiques du cerveau. Quant à l’exercice physique (voir à ce sujet http://la-voie-de-l-ayurveda.com/faites-de-lexercice-physique-sans-ruiner-votre-sante/), il accroît le niveau de protéines PGC-1alpha dans le cerveau. Une étude a montré qu’une activité physique modérée réduisait de 39 % le risque de développer des troubles cognitifs mineurs. A un âge plus avancé, l’exercice physique entraîne encore une baisse du risque de 32 % (5).

L’Ayurvéda recommande aussi la méditation, pratique inscrite dans le marbre de la routine quotidienne (http://la-voie-de-l-ayurveda.com/la-routine-quotidienne-selon-layurveda-lautoroute-de-la-sante/). La méditation est bien connue pour améliorer la mémoire, plus particulièrement la méditation transcendantale qui a fait l’objet de très nombreuses recherches sur ce point précis comme le montre le graphique ci-dessous. Les étudiants d’une université ayant suivi le programme de méditation transcendantale pendant 40 jours ont montré un accroissement de la mémoire à court terme par rapport à un groupe de contrôle qui fermait simplement les yeux pendant le même temps.

La méditation développe la mémoire

La méditation développe la mémoire

La pharmacopée y va aussi de ses conseils. Deux herbes bien connues de yogis sont également censées améliorer la mémoire selon l’Ayurvéda. La Bacopa Monnieri, connue en Inde en tant que « Brahmi powder », contient plusieurs composants qui aident l’organisme à produire plus  d’acide gamma-aminobutyrique. Plusieurs recherches publiées dans les magazines scientifiques Phytotherapy Research, Neuropsychopharmacology et Journal of Alternative Complementary and Integrative Medicine montrent que la Bacopa Monnieri améliore la mémoire, la rétention de nouvelles informations et qu’elle bloque les parasites qui perturbent la remémoration de listes de mots. L’autre herbe conseillée est connue sous le nom botanique de Boswellia ou shallaki en sanscrit. Elle a de très nombreux effets positifs sur la santé. Elle contient entre autre de l’Incensole Acétate, un composé que l’on retrouve dans l’encens et qui est censé protéger les cellules de hippocampe responsables de la mémoire et de l’apprentissage. L’Incensole Acétate stimule le psychisme en  activant certains canaux du cerveau. Notons au passage que la vitamine B 12 et que les Oméga 3 jouent indirectement un rôle dans la qualité de la mémoire puisqu’ils sont tous deux reliés à la santé du cerveau.

La Bacopa Monnieri améliore la mémoire

La Bacopa Monnieri améliore la mémoire

Deux asanas ou postures de Yoga et un exercice de respiration, pranayama, agissent également de manière positive sur le fonctionnement de la mémoire. Ce sont Sarvangasana, Bhujangasana et Kapalabhati. Il est fortement recommandé de les apprendre auprès d’un authentique professeur de Yoga avant de les pratiquer chez soi, ce qui permettra de les adapter à votre âge et à vos capacités physiologiques. Sarvangasana ou posture de la chandelle est une pose inversée sur le cou et les épaules, coudes au sol, mains plaquées sur les reins, jambes tendues. Elle se pratique les yeux fermés avec une respiration lente.

La posture de la chandelle

La posture de la chandelle

Bhujangasana ou la posture du Cobra démarre allongé sur le sol, front au sol, jambes légèrement écartées avec les paumes des mains sous les épaules. Les muscles fessiers sont contractés afin de protéger les lombaires. En inspirant, et sans s’appuyer sur les mains, il faut lever doucement le front, le menton puis les épaules et contracter les muscles du dos. Tirez alors le buste en arrière, les hanches restant plaquées au sol. Expirez et poussez la poitrine vers l’avant.

La posture du Cobra

La respiration Kapalabhati consiste en de petites expirations rapides et énergétiques qui se succèdent « en rafale ». L’inspiration est passive alors que l’expiration est rapide et active. Kapalabhati est censé « nettoyer la tête ». Il faut pratiquer cet exercice de respiration progressivement jusqu’à un maximum de 50 fois par jour.

Jo Cohen

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