c) Le dysfonctionnement de la protéine Tau
Un acteur de la neuro-dégénérescence : la protéine Tau
Le principal constituant des enchevêtrements de fibrilles , dont sont composés les plaques amyloïdes, est la protéine Tau, qui est une molécule du cytosquelette. Le cytosquelette désigne l’ensemble des protéines permettant les mouvements au niveau des cellules. Le rôle de ces protéines est de stabiliser les microtubules, qui sont également présents dans le noyau et le cytoplasme des cellules. Les microtubules sont de petits éléments cylindriques, formant les réseaux du cytosquelette : c’est l’assemblage polymérique. Ce sont des fibrilles, situées au niveau de l’axone du neurone, qui permettent la mobilité cellulaire : le transport de différents composants comme les chromosomes autour de l’axe du noyau d’une cellule. Elle joue donc un rôle capital dans le fonctionnement du système, aussi bien nerveux que cellulaire.
La protéine Tau a pour fonction d’intéragir avec la tubuline afin de réguler la stabilité des microtubules. La méthode dont use la protéine afin de moduler les microtubules est la phosphorylation. C’est l’un des mécanismes de régulation les plus courant : il consiste à additionner un groupe de phosphate qui sera transféré vers une protéine. Les protéines Tau retrouvées dans le cerveau des malades sont hyperphosphorylées, c’est à dire qu’elles sont surchargées en phosphate. En effet, alors qu’une protéine Tau normale compte 2 ou 3 groupements phosphate, celles des malades d’Alzheimer en ont 5 à 9. La protéine Tau hyperphosphorylée ne peut plus remplir sa fonction normale, elle forme des amas entre les microtubules qui sont alors séparés, puis désagragés naturellement par la fonction auto-immune de notre organisme : il détruit les cellules inaptes à leur fonctionnement. Le blocage du transport réalisé par les microtubules conduirait donc à la mort cellulaire.
Les maladies associées à un dysfonctionnement de la protéine Tau sont nommées Tauopathies, dont fait partie la maladie d’Alzheimer. Cette forme de lésion est nommée dégénérescence neurofibrillaire. Les cas de dégénérescence neurofibrillaire sont associés à la mort de neurones qui provoquent au départ le déréglement d’une zone du cerveau : le lobe temporal, et plus précisément au niveau de l’hippocampe, dirigeant l’ensemble des mémoires. Puis ces cas se répandent dans le reste du cortex cérébral, car elles pertuberaient notamment la communication entre les neurones en agissant au niveau des neurotransmetteurs, d’où la perte des facultés cognitives. Dans un premier temps, elle bloque la recapture de choline, alcool contenu dans un des agents transmetteurs de messages nerveux les plus impliqués dans la mémorisation : la protéine d’acétylcholine. Puis, la dégénérescence ralentit l’enzyme nécessaire à la retransformation de la choline en acétylcholine. Une atrophie apparait au niveau de l’hippocampe qui diminue jusqu’à 25% son volume initial , s’expliquant par l’absence d’acétylcholine qui est une molécule essentiellle à son fonctionnement.
Schéma du dysfonctionnement de la protéine Tau