Assurer la protection


Avoir un proche malade, la protection / vendredi, décembre 22nd, 2017
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SECURISER LA CUISINE

La cuisine peut être le lieu de nombreuses activités intéressantes pour le patient Alzheimer: il peut non seulement y prendre ses repas, mais aussi participer, par exemple, à leur élaboration.
Réservez un siège près de la table ou de la paillasse à votre proche: il pourra ainsi prendre tranquillement sa part des activités quotidiennes et continuer à se sentir utile.

Cependant vous devez avoir toujours conscience que cet endroit familier peut receler de plus en plus de pièges et de risques pour le patient et, par voie de conséquence, pour vous-même.

Les conseils suivants devraient vous aider à limiter ces risques.

LE COIN CUISINE

Selon le type de cuisinière, des précautions différentes doivent être prises.

Cuisinière à gaz :

L’idéal est de disposer d’une vanne (ou d’en faire installer une) sur la conduite de gaz qui alimente la gazinière: généralement cachée ou peu visible, elle vous permet de couper l’arrivée du gaz jusqu’à la prochaine utilisation de la cuisinière. Si le patient Alzheimer tourne les boutons de la gazinière à votre insu, il ne se passera donc rien.

Vous pouvez aussi installer des couvre-boutons de cuisinière qui ont été pensés pour les enfants: ils empêcheront votre proche d’utiliser la cuisinière.

Cuisinière électrique :

Ôtez (ou neutralisez) le fusible correspondant à cet appareil après chaque utilisation.
Installez des couvre-boutons de cuisinière qui ont été pensés pour les enfants: ils empêcheront votre proche d’utiliser la cuisinière.

Si vous envisagez de changer d’équipement de cuisson, c’est le moment de songer à acquérir une plaque de cuisson à induction qui, par nature, ne chauffe que les ustensiles métalliques à son contact, réduisant ainsi grandement les risques de brûlures et d’incendie.

Débranchez les appareils électroménagers lorsque vous n’avez pas à vous en servir et couvrez les prises électriques murales avec des cache-prise conçus principalement pour les enfants.

Collez une étiquette « Très chaud » sur les appareils électroménagers qui servent à la cuisson: le four, le grille-pain…

Conservez à proximité un extincteur et apprenez-en le fonctionnement.

L’EVIER

Pour éviter tout risque de débordement, vous installerez facilement un dispositif d’arrêt automatique de l’eau sur le robinet. Vous pouvez aussi retirer la bonde qui obture habituellement le bac de votre évier.

Pour éviter les brûlures à votre proche, signalez-lui bien le robinet d’eau chaude en l’identifiant avec un adhésif de couleur rouge.

Mais la méthode de protection la plus radicale est de diminuer la température de l’eau chaude, soit en la réglant sur votre ballon d’eau chaude pour qu’elle n’excède pas 50 degrés Celsius, soit en utilisant un dispositif anti-brûlures (à visser sur le robinet) qui se mettra en action dès que la température de l’eau avoisinera 48 degrés et limitera instantanément le débit d’eau chaude.

LE MOBILIER

La densité de l’ameublement est souvent importante dans une cuisine: buffet, table, chaises, placards…

La présence de ces meubles, conjuguée aux troubles de l’équilibre qui peuvent affecter le patient, constitue un risque sérieux de chocs.

Pour limiter ce risque, des protège-coins seront appliqués sur les angles de meubles les plus vifs.

Le port de protège-hanches par le malade, surtout recommandé pour éviter les conséquences d’une mauvaise chute, prouvera là aussi son utilité.

LE RANGEMENT DES PROVISIONS

Collez des étiquettes avec un nom ou une icône sur le côté extérieur des portes de placards pour rappeler au patient Alzheimer ce qui se trouve à l’intérieur (sucre, eau…).

Pour sa sécurité, n’hésitez pas à utiliser des dispositifs de protection (verrous et autres dispositifs de blocage) conçus à l’origine pour empêcher les enfants d’ouvrir les tiroirs et les portes de placards, les portes de réfrigérateurs et de fours…

La plupart ne nécessitent pas de percer vos meubles et sont d’un emploi relativement aisé.

Ces dispositifs, à défaut d’être une protection sûre à 100 % (ils ne remplaceront jamais complètement votre vigilance), seront le plus souvent assez résistants et ingénieux pour dissuader rapidement votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer de tenter d’accéder à l’endroit où sont rangés les médicaments, les couteaux, les produits de droguerie…

LES REPAS

Une ambiance calme et bien éclairée aidera le patient Alzheimer à fixer son attention sur le repas.De manière à ce qu’il ne soit pas distrait, vous le ferez s’asseoir en face d’un mur plutôt qu’en face d’une fenêtre.

Son siège devra être placé le plus près possible de la table pour éviter la chute d’aliments sur le sol. A cet égard, l’emploi d’un bavoir pour adultes est vivement recommandable: grâce à sa discrétion, il préservera la dignité du malade tout en protégeant efficacement ses vêtements des projections d’aliments et de boissons.

Si l’usage de couverts devient trop difficile, servez-lui alors ses aliments en petits morceaux qu’il pourra saisir avec ses doigts.

Veillez à ne pas lui servir sa nourriture en quantités trop importantes: il se sentira davantage capable de manger des aliments présentés en petites quantités. Le mieux est également de ne lui apporter qu’un plat à la fois.

Ayez aussi à l’esprit qu’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer n’est parfois plus en mesure d’évaluer la température des aliments et des boissons avant de les ingérer: pensez à la vérifier afin de lui éviter de se brûler.

Enfin, laissez-lui suffisamment de temps pour prendre son repas: lui demander de se dépêcher le stresserait.

LA VAISSELLE

Pour éviter aux assiettes de glisser, placez dessous un set de table doté de deux faces anti-dérapantes.

Utilisez des assiettes de couleur unie car des assiettes décorées peuvent créer de l’agitation chez le patient Alzheimer. Les aliments seront également plus visibles ainsi, notamment si son acuité visuelle est déclinante.

Des assiettes et des coupelles à hauts rebords éviteront à la nourriture d’être poussée à l’extérieur.

Votre proche verra plus facilement des couverts arborant une couleur vive et présentant un contraste avec le plateau de la table ou la nappe.

En général, il maniera plus aisément une cuillère qu’une fourchette. De même, il lui sera plus facile de tenir des couverts dont le manche est surdimensionné.

Dans certains cas, le patient ne parviendra pas à manger spontanément.
Il pourra alors être nécessaire de lui montrer comment s’y prendre : placez un couvert dans sa main, puis expliquez-lui et montrez-lui, sans précipitation, comment prendre la nourriture dans l’assiette avec le couvert et l’amener de l’assiette à sa bouche.

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